Cet animal ménage son énergie en hiver en demeurant inactif plutôt qu’en hibernant.
Le raton-laveur porte ce nom en raison de l’habitude qu’il aurait de laver sa nourriture, mais, en fait, ce comportement est probablement lié à la recherche et à la capture de proies aquatiques.
Il arbore le masque caractéristique de l’espèce environ dix jours après la naissance avant même que les yeux
ne s’ouvrent.
Il est l’un des rares animaux qui semblent être capables de se réadapter à la vie sauvage après avoir été apprivoisés.
Le trait le plus distinctif du raton laveur (Procyon lotor) est certainement son masque noir qui lui donne un air espiègle. Les ratons laveurs sont habituellement de couleur grisâtre, et leur queue comporte de cinq à dix anneaux tantôt noirs tantôt bruns. La couleur de leur corps peut toutefois varier du blanc (albinisme) au noir (mélanisme) ou brun. La mue (changement de pelage) annuelle commence au printemps et dure environ trois mois.
La tête est large, le museau pointu et les oreilles courtes et arrondies (de 4 à 6 cm). Les yeux sont noirs. Le corps et la queue mesurent au total 80 cm en moyenne chez les adultes, la taille des mâles étant habituellement de 25% supérieure à celle des femelles. Les ratons laveurs des latitudes nordiques tendent à être plus lourds (entre 6 et 8 kg) que leurs congénères des régions méridionales (4 kg). Toutefois, on a observé des adultes pesant jusqu’à 28 kg à l’automne.
Le raton laveur peut vivre dans toute une gamme d’habitats. Il ne semble avoir besoin que d’une source d’eau, de nourriture et d’un gîte. Il préfère les bois de feuillus marécageux, les forêts des plaines inondables, les marais salés ou d’eau douce, et les terres agricoles cultivées ou abandonnées. Dans les prairies, il optera le plus souvent pour les boisés et les terres humides. Très adaptable, il se rencontre aussi fréquemment dans de nombreuses villes d’Amérique du Nord.
Les déplacements et le territoire du raton laveur varient beaucoup selon l’habitat, la densité de population et les sources d’alimentation. Le territoire représente la superficie où l’animal trouve nourriture, eau et abri au cours de ses déplacements quotidiens. Dans les secteurs agricoles de l’Est de l’Amérique du Nord, le territoire du raton laveur varie entre 1 et 4 km carré alors qu’il peut atteindre 50 km carré dans les prairies. À l’opposé, on a établi qu’il couvrait moins de 0,1 km carré en milieu urbain. Habituellement, ces superficies se chevauchent et on a observé peu de comportements territoriaux, particulièrement dans les villes.
La densité des populations varie elle aussi beaucoup selon le type d’habitat. Ainsi, on estime que les milieux agricoles abritent souvent de cinq à dix ratons laveurs au kilomètre carré, tandis qu’on a déjà noté une densité exceptionnelle de 100 individus au kilomètre carré en milieu urbain. Toutefois, une densité d’à peine un animal au kilomètre carré s’observe parfois dans les prairies.
Omnivore, le raton laveur mange à peu près de tout, cette nourriture pouvant être d’origine tant végétale qu’animale. Il préfère le maïs, les écrevisses, les fruits et les noix, mais son régime varie selon les saisons. Au printemps, ce sont les animaux, les invertébrés et les insectes qui constituent la plus grande partie de son alimentation. Il recherche surtout les écrevisses, mais il mange aussi des rats musqués, des écureuils, des lapins, des œufs d’oiseaux aquatiques et des palourdes d’eau douce. En été, les végétaux y compris les fruits et les noix l’attirent davantage. Il se délecte alors de cerises sauvages, de groseilles, de baies de sureau, de raisins sauvages, de fraises ainsi que de pommes de terre et de maïs sucré. Il se nourrit aussi de grenouilles, de petits poissons, de tortues, de larves de hanneton, de sauterelles de vers de terre, de grillons et d’escargots au cours de la belle saison.
Dans la plupart des secteurs, l’accouplement a surtout lieu en mars. Les jeunes naissent le plus souvent en mai même si certaines naissances ont déjà été observées dès le mois de mars ou encore à la fin de septembre. Il arrive cependant que le raton laveur des régions méridionales s’accouple tout au long de l’année.
Polygame, le mâle fécondera plusieurs femelles successivement. La femelle, par contre, est monogame et, après s’être accouplée avec un mâle, elle repoussera tous les autres. Souvent, les jeunes femelles s’accouplent au cours de la première année. Quant aux jeunes mâles, même s’ils sont capables de se reproduire, ils n’en ont habituellement pas la possibilité avant leur deuxième année en raison de la rivalité de leurs aînés. Les portées tendent à être plus grosses dans les régions nordiques puisqu’il n’est pas rare qu’elles comptent entre trois et sept jeunes, tandis qu’elles sont normalement de deux ou trois plus au sud. La gestation (période pendant laquelle la mère porte ses petits) dure en moyenne 63 jours.
À leur naissance, les petits n’ont pas de dents, leurs yeux sont clos et ils pèsent environ 75 g. Les dents perceront 19 jours plus tard tandis que les yeux s’ouvriront à l’âge de deux semaines et demie. Environ dix jours après la naissance, les petits arborent déjà le masque et le pelage caractéristiques de l’espèce. Ces derniers restent dans le gîte maternel pendant environ huit semaines : ils accompagnent ensuite leur mère dans sa quête de nourriture, même s’ils ne sont pas totalement sevrés avant l’âge de deux mois. Le mâle ne participe pas à leur élevage.
La longévité de l’espèce varierait entre trois et cinq ans en milieu naturel; la majorité de la population est entièrement remplacée en sept ans.